Aude,
contreforts des Pyrénées, deuxième partie du 19ème siècle...
Ça
faisait trois heures que le convoi de quatre hommes surmontés d'un
cercueil peinait dans la pente. L’orage n'avait pas cessé depuis
leur départ, ça commençait à devenir dangereux. Le torrent
s'était ravivé le temps d'une colère puissante et ça ravinait
sévère sur les flancs de la montagne. Devant, ça braillait entre
les deux jeunes gars, Pierre et César, et les porteurs de l'arrière
avaient parfois du mal à rattraper les coups d'épaules rageurs ou
les dérapages incontrôlés dans la boue.
« Ça
aurait été un gars de chez toi que j'te l'aurais envoyé balader
dans le fossé. »
« Pareil
pour moi, crevure ! »
« Oui,
mais c'est votre maire bien aimé qu'est dans la boite, alors fermez
vos gueules ! Vous avancez et vous arrêtez de brailler ! »
La voix qui vient de derrière, c'est Jules ; lui, il est payé
pour le boulot. De toute façon, ça pouvait pas être l'autre
porteur... Motus, il est muet.
Charogne
Premiers paragraphes du synopsis envoyé aux éditeurs en 2016
à l'époque cela s'appelait "le sentier des morts"