12 juin 2018

Aude, contreforts des Pyrénées, deuxième partie du 19ème siècle...


Ça faisait trois heures que le convoi de quatre hommes surmontés d'un cercueil peinait dans la pente. L’orage n'avait pas cessé depuis leur départ, ça commençait à devenir dangereux. Le torrent s'était ravivé le temps d'une colère puissante et ça ravinait sévère sur les flancs de la montagne. Devant, ça braillait entre les deux jeunes gars, Pierre et César, et les porteurs de l'arrière avaient parfois du mal à rattraper les coups d'épaules rageurs ou les dérapages incontrôlés dans la boue.

« Ça aurait été un gars de chez toi que j'te l'aurais envoyé balader dans le fossé. »
« Pareil pour moi, crevure ! »
« Oui, mais c'est votre maire bien aimé qu'est dans la boite, alors fermez vos gueules ! Vous avancez et vous arrêtez de brailler ! » La voix qui vient de derrière, c'est Jules ; lui, il est payé pour le boulot. De toute façon, ça pouvait pas être l'autre porteur... Motus, il est muet.

Charogne
Premiers paragraphes du synopsis envoyé aux éditeurs en 2016
à l'époque cela s'appelait "le sentier des morts"